L’homme infecté est décrit comme une personne excentrique, confuse et qui boite. D’après plusieurs témoins, l’homme souffre d’une blessure à la tête et parle allemand. Jeudi dernier, il aurait causé des problèmes dans le train et aurait donc poussé la SNCB à le débarquer à la gare d’Aarschot. Après s’être introduit dans un centre de soins, sans respecter les gestes barrières, puis dans un foyer, l’homme s’est fait arrêter par la police pour ivresse sur la voie publique. L’inconnu a déclaré à la police qu’il s’appelait Andreas S., avait 55 ans et venait d’Allemagne.
Après avoir demandé une assistance médicale, l’homme a causé des problèmes dans l’hôpital où il avait été emmené à Louvain. Pas assez malade pour y rester, l’homme a été relâché par la police, qui était à nouveau intervenue. Avant de l’arrêter à nouveau dans le centre-ville. Selon une enquête, l’homme avait déjà été arrêté dans d’autres villes flamandes. La police a également appris que l’homme avait été testé positif au Covid-19 lors de son admission à l’hôpital le même jour.
« Nous avons passé presque toute la journée de vendredi à chercher une solution », a indiqué la bourgmestre Gwendolyn Rutten. Parce que le temps pressait. « Comme l’homme n’avait pas été arrêté officiellement, il pouvait être détenu pendant maximum 24 heures, à l’issue desquelles il se retrouverait à nouveau dans la rue. Nous voulions absolument éviter que cet homme ne rôde à nouveau et n’infecte les gens par la même occasion ». La recherche dans les centres d’accueil et services d’urgence n’a toutefois pas donné le résultat escompté. « Tout le monde a bien coopéré, mais étant donné son comportement, nous ne pouvions pas mettre cet homme dans un service ouvert », a déclaré la bourgmestre
« Nous avons proposé aux autorités allemandes d’emmener leur compatriote à la frontière, afin que la police allemande puisse l’emmener et le mettre en isolement. Mais comme son identité n’avait pas encore été confirmée et qu’il avait été testé positif à la Covid-19, l’Allemagne n’a pas voulu coopérer », a expliqué Gwendolyn Rutten.
D’après la bourgmestre, elle n’avait d’autre choix que de se référer au décret flamand sur la politique de santé préventive. « Le décret dit que toute personne dont il est prouvé qu’elle est infectée par le Covid-19 doit immédiatement être mise en isolement temporaire à sa résidence principale ou dans un autre lieu approprié. » Andreas S. a donc été placé dans un hôtel fermé aux clients, qui a bien voulu coopérer. «Nous avons loué deux chambres pour dix jours : une pour l’homme infecté et une autre pour la police », a indiqué Gwendolyn Rutten.
La première personne sous surveillance renforcée en Belgique
Andreas S. est ainsi devenu la première personne infectée par le Covid-19 sous surveillance renforcée dans notre pays. « Il n’y avait tout simplement pas d’autre option », selon la bourgmestre d’Aarschot. « Nous ne pouvions pas le laisser errer et risquer qu’il tousse au visage d’un enfant, d’une femme ou de quelqu’un dans le train ».
L’homme, qui ne présenterait aucun symptôme du Covid-19, sait qu’il ne peut en aucun cas quitter sa chambre. Actuellement, trois équipes de deux policiers se relaient pour assurer sa surveillance. Pour le nourrir, les équipe de policiers se rendent au poste de police local avant chaque changement pour y retirer des repas préparés par le CPAS. Les policiers doivent se rendre dans sa chambre au moins une fois par heure pendant la journée, entre 7 et 23 heures. Pendant la nuit, au moins deux fois par heure. A chaque passage dans sa chambre, un rapport doit être écrit.
Si un recours à la force est nécessaire pour garder l’homme dans sa chambre, les policiers doivent immédiatement en informer leurs supérieurs. Ils sont autorisés à utiliser leur pistolet semi-automatique, leur matraque et leur spray au poivre en cas d’urgence. Selon le calendrier actuel, la police devrait le garder jusqu’à lundi. « Je comprends que ce n’est pas vraiment la première mission de la police », a admis Gwendolyn Rutten. « Mais nous avons passé en revue toutes les alternatives, nous avons tout évalué et nous avons décidé en bonne conscience de le faire pour assurer la santé publique. »