La Première ministre, Sophie Wilmès, revient aujourd’hui sur l’évolution de la crise qu’elle a présidée.
S’adressant à la chaîne publique francophone RTBF, elle a admis qu’elle aurait des regrets sur la façon dont les choses ont été gérées, mais avec des mots qui font écho aux mots de la prière de saint Augustin pour la pureté et la chasteté: «Mais pas encore».
Le Premier ministre préside ce matin une réunion du comité consultatif des gouvernements belges sur la tendance à la hausse inquiétante des nouveaux cas corona. Elle passe ensuite de là à un difficile sommet européen sur une relance post-crise. L’entrevue, cependant, a été enregistrée plus tôt.
Pour commencer, elle a décrit la période des fêtes de carnaval, lorsque la pandémie était aux portes de la Belgique – une situation qu’elle qualifie de «potentiellement problématique».
«J’étais en contact avec des représentants politiques des régions car nous savions que nous allions devoir travailler ensemble lorsque les choses commenceraient à s’accélérer. Par exemple, nous avons dû gérer le début de la nouvelle session scolaire. Nous n’étions pas encore au sommet de la crise ».
Puis est intervenue la fermeture, annoncée pour la première fois le 13 mars, avec les premières fermetures – bars et restaurants – qui auront lieu à minuit ce vendredi. Cela a coïncidé avec la décision de faire travailler les différents niveaux de gouvernement.
«Lorsque vous êtes au milieu d’une tempête, vous ne raisonnez pas de la même manière que lorsque vous la traversez. Nous connaissons la Belgique au niveau institutionnel, mais nous avons vite compris qu’il fallait travailler ensemble.
Cela a conduit à la décision de réunions régulières du Conseil national de sécurité, impliquant les principaux représentants – ministres-président et ministres de la santé, principalement – des régions, et ceux du gouvernement fédéral, présidé par le Premier ministre, et en présence d’experts de la monde médical et toute autre personne jugée nécessaire par les membres du conseil.
« Tout le monde est monté à bord du navire, ce qui a été difficile à manœuvrer en raison du vent fort, des vagues énormes et d’un cap à suivre. »
L’entretien passe ensuite à l’épineuse question des maisons de retraite, où la situation a été décrite par deux rapports distincts – l’un du médiateur fédéral et un rapport de première main de Médecins sans frontières – dans les termes les plus lamentables.
Le secteur des foyers de soins n’a pas été sacrifié, comme Médecins sans frontières l’a décrit, mais le temps pour tirer des conclusions, encore une fois, n’est pas encore venu, a déclaré Wilmès.
«Nous devrons effectuer une analyse sereine pour voir où se trouvaient les forces et les faiblesses. Dans ce drame humain, vous devez prendre une distance qui évite de tirer des conclusions hâtives, même si vous devez les tirer à un moment donné. Et la population doit également se remettre de cet épisode douloureux.
- Sur la priorité accordée à l’économie au-dessus de la sécurité publique: «Quiconque croit sincèrement que nous avons décidé de relancer l’économie en ouvrant certaines entreprises à une échelle limitée, a encore des choses à apprendre. Aujourd’hui, nous sommes dans un déconfinement quasi total et il est clair que l’économie peine à redémarrer. »
- Sur les plaintes des personnels hospitaliers et de la garde du déshonneur qui l’ont accueillie à l’hôpital Saint-Pierre de Bruxelles le 16 mai: «Beaucoup de mes contacts m’ont dit que c’était dur et non mérité. Mais personnellement, je n’ai pas trouvé cela dur, car je suis allé dans les hôpitaux pour discuter avec le personnel. Et lorsque nous nous rendons disponibles pour écouter et discuter, ce n’est pas pour entendre ce que nous voulons entendre. »
Sa réponse a été de rassembler des représentants de ceux qui avaient organisé la manifestation.
«Nous avons eu une discussion très intéressante et j’ai compris leur colère et leur sentiment d’abandon dans une crise majeure. Je comprends que ce n’était pas contre Sophie Wilmès, mais contre la situation. Lorsque vous êtes Premier ministre, vous acceptez vos responsabilités.