Selon un rapport de la KUL remis aux autorités politiques, environ 90 % des infections en Belgique seront liées au variant britannique du coronavirus d’ici quelques semaines, au rythme actuel. Le microbiologiste Emmanuel André, à la tête de cette étude, est venu l’expliquer ce jeudi matin sur les ondes de La Première.
« Ce rapport est un rapport sur ce qu’il se passe, et pas sur ce qu’il faut faire. C’est un rapport objectif », a précisé d’emblée l’ancien porte-parole interfédéral coronavirus. « Mais ce variant se répand plus facilement que les autres virus qui sont là, car il est plus transmissible, et petit à petit, il remplace les autres circulantes. Si on se projette, si l’évolution reste ce qu’elle est et si on se base sur ce qu’il s’est passé dans d’autres pays, on peut dire que d’ici fin février/début mars, il est probable que la toute grande majorité des souches soient liées au variant britannique ».
Ça variant est-il donc réellement plus contagieux ? « Au début d’un phénomène comme celui-ci, les projections surestiment un petit peu la contagiosité, car on se focalise sur ce phénomène […] Mais clairement, on est dans une capacité d’infection qui est plus importante que pour les autres variants », précise Emmanuel André.
Et la troisième vague ?
À mesures égales, les contaminations vont donc continuer d’augmenter : « Ce n’est pas inéluctable, mais le risque est réel, puisque le phénomène s’amplifie. On est dans un début de phénomène exponentiel et on sait ou ça peut terminer. Par contre, c’est un virus qui reste le même, donc on peut rompre les chaînes de transmission. On peut faire toute une série de choses qui sont entre les mais des services de santé publique, de la population, des citoyens […] En faisant chacun un peu plus attention on peut déjà faire beaucoup pour freiner ce phénomène »
Faut-il donc, selon Emmanuel André, prendre de nouvelles mesures ? « Ça pourrait nécessiter un changement dans la politique, dans les recommandations, dans les mesures, c’est une nouvelle donne et un phénomène qui s’amplifie, mais par rapport à ça, il y a un toute une série de possibilités. Et parallèlement à ça, il y a la vaccination qui avance et on a des stratégies de testing beaucoup plus agressives ».
Selon le microbiologiste, une troisième vague est inévitable, mais on peut la contrôler : « Si l’évolution qu’on vit aujourd’hui se poursuit, se confirme, ce qui est le plus probable si rien ne se passe, oui c’est phénomène de vague […] Ce sur quoi on peut travailler aujourd’hui, c’est l’aplatissement de la courbe, on peut retarder le phénomène, diminuer son amplitude, son impact sur la santé de la population. Et en appuyant sur cette courbe, on peut la rendre moins aiguë et éviter un lockdown complet, mais ça va nécessiter une multitude d’actions. Il fait agir à chaque niveau du système, de son foyer jusqu’à la santé publique. »
Et de conclure : « Je pense que la troisième vague a démarré, elle a le potentiel pour être très importante, mais on a beaucoup d’armes en main pour mener une bataille qui soit à armes égales ».
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