“Travailler à une approche correcte et polie des forces de l’ordre envers les jeunes et des jeunes envers les forces de l’ordre”, peut-on y lire. A ce sujet, l’aspect “tutoiement et impolitesse” a été cité dans plusieurs témoignages comme “un point de crispation” important.
“Lors de nos audiences avec, entre autres, des associations de jeunes, il est souvent revenu que les jeunes, et les citoyens tout court, étaient abordés parfois de manière très brutale, explique Els Rochette (one.brussels), l’une des initiatrices de la résolution.
“Un style de communication très direct s’est développé. Ce tutoiement est le signe qu’il n’y a pas de respect entre la police et les jeunes. Lorsqu’on vous aborde de manière brutale, il est normal d’avoir le sentiment de se sentir agressé. J’ai aussi vécu cela. Il faudrait accorder plus d’attention à la politesse générale dans la formation des policiers”, prolonge-t-elle.
La résolution adoptée par le parlement bruxellois fâche le SLFP police (Syndicat Libre de la Fonction Publique policier). “Ils peuvent me recommander beaucoup de choses, mais ils peuvent s’assurer que 99% des policiers font leur travail avec correction et politesse”, a réagi Vincent Houssin, le vice-président du syndicat libéral SLFP Police, qui déplore le manque d’équilibre du texte.
La N-VA est le seul parti à avoir voté contre cette résolution. “On y trouve surtout ce que la police doit changer, mais qu’en est-il des auteurs”, déplore le député Mathias Vanden Borre. “Nous n’avons pas donné la parole aux Bruxellois qui ont été victimes de violences physiques. Notamment les personnes dont la voiture est incendiée, le pharmacien dont l’établissement a été pillé la veille du Nouvel An. Nous avons surtout cherché des excuses pour des comportements qui sont injustifiables”.
Parmi les autres recommandations, un monitoring des contrôles d’identité (visant à lutter contres les contrôles au faciès), une formation plus longue mettant l’accent sur la lutte contre le racisme et les discriminations et le recrutement de policiers bruxellois, qui connaissent davantage les “caractéristiques spécifiques” de la région.