Les experts saluent les nouvelles mesures annoncées par le gouvernement flamand mardi soir. Seul le timing de l’entrée en vigueur pose question, selon eux. “Avec toutes ces mesures, cela devrait marcher. Mais n’attendez pas vendredi 18 heures pour les respecter, il n’y a aucune raison pour cela”, réagit Marc Van Ranst, virologue. “Des choix judicieux ont été faits, j’espère que nous assisterons très bientôt à un renversement de la courbe”, ajoute Geert Meyfroidt, chef de service aux soins intensifs de l’UZ Leuven.
Philippe Ghysens
Dernière mise à jour:
08:57
Source:
Het Laatste Nieuws
“C’est ce qui était réalisable”, analyse le professeur Marc Van Ranst (KU Leuven) à propos des mesures annoncées hier. “On reconnaît la réalité de la situation. Quand je regarde l’ensemble du paquet de mesures, je pense que ça devrait marcher. Toutes les mesures du gouvernement fédéral, wallon, bruxellois et maintenant aussi flamand, ressemblent beaucoup à un confinement”.
En revanche, il n’y aura pas de renforcement du couvre-feu en Flandre, comme à Bruxelles (22h-6h). “Mais il n’y a rien à faire le soir: vous ne pouvez pas aller au cinéma, au fitness ou au bowling, et les cafés et restaurants étaient déjà fermés. Vous ne pouvez rester qu’à la maison”.
Une entrée en vigueur trop tardive?
Toutefois, certains s’interrogent sur le timing des mesures, qui n’entrent en vigueur que vendredi à 18h. Pour Marc Van Ranst, c’est trop tard. “Nous pouvons tous décider ensemble de ne pas attendre jusque-là. Il n’y a pas de raison de le faire. Il faut juste rester dans son fauteuil, cela ne doit pas être si difficile. Deux semaines importantes s’annoncent. Nous allons devoir essayer de faire infléchir la courbe”.
L’objectif est avant tout de réduire la pression sur les hôpitaux. Geert Meyfroidt (UZ Leuven), président de l’association belge de médecine intensive, espère en voir les effets le plus rapidement possible.
“La seule chose que nous pouvons signaler, c’est qu’on arrive à saturation. Aujourd’hui (hier, ndlr), nous avons battu le record du mois de mars et nous allons encore le dépasser. Il était important pour nous que l’on intervienne. Des choix raisonnables ont été faits. Toute mesure qui permet d’éloigner les gens les uns des autres et limite les contacts est utile”, poursuit-il.
“La situation est grave, très grave”
Les mesures annoncées par Jan Jambon, le ministre-président flamand, n’arrivent-elles pas trop tard? “J’espère que non et qu’aucun hôpital ne sera confronté à un scénario catastrophe. Cela doit être un effort collectif, il n’y a pas d’alternative ou compromis. Le gouvernement a bien fait d’annoncer ces mesures, c’est maintenant à nous de les suivre du mieux que nous pouvons. Je pense que la plupart des gens se rendent compte de la gravité de la situation. Elle est pire qu’en mars, et ça va encore se dégrader. (…) Nous devons être encore plus stricts pour nous-mêmes que ce que les règles imposent. Tous les contacts non-essentiels doivent cesser. Tant que le virus ne sera pas vaincu, nous devrons vivre avec le frein à main et profiter de ce que nous pouvons encore faire, même si ce n’est pas beaucoup pour le moment”, termine Geert Meyfroidt.
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