Dans un billet posté sur son blog dimanche, Bernard Rentier a annoncé la couleur d’emblée: hors de question pour lui de parler d’une seconde vague. “Je sais qu’elle peut venir mais actuellement, je ne la vois pas vraiment”, a-t-il écrit. L’ancien recteur estime que les chiffres communiqués par Sciensano, soit le pourcentage sur les sept derniers jours des nouvelles contaminations, n’ont pas d’intérêt.
Si on change la manière de présenter les chiffres, cela signifie donc que nous ne sommes pas à +50 % ou +60 %, mais bien à moins d’1 % de cas, vu qu’on teste beaucoup plus qu’avant
“Ce n’est pas ce pourcentage-là qu’il faut donner, c’est le pourcentage de nouveaux cas par rapport aux nombres de tests effectués. C’est beaucoup plus logique. Plus on fait de tests, plus il y a de cas évidemment. Sciensano possède ces chiffres, il doit les donner, même s’il n’en a pas envie. Ce n’est pas normal. Tout le monde tremble mais qu’est-ce que ça représente réellement ? En chiffres absolus, qu’est-ce que 300 ou même 500 cas par jour à l’échelle de la Belgique par rapport à une grippe normale, même si celle-ci est plus mortelle? Et en plus, ces cas concernent davantage de jeunes qui sont moins soumis à des complications”, analyse-t-il dans une interview accordée à Sudpresse.
“Si on change la manière de présenter les chiffres, cela signifie donc que nous ne sommes pas à +50 % ou +60 %, mais bien à moins d’1 % de cas, vu qu’on teste beaucoup plus qu’avant”, poursuit-il. Sur son blog, le virologue estime qu’il est plus intéressant de s’attarder sur le nombre d’hospitalisations. “Ce critère-là est incontestablement très limité, même si on ne peut nier un début d’augmentation”, peut-on lire.
Rentier veut en priorité surveiller les hospitalisations et en cas d’augmentation préoccupante des admissions, “rechercher le foyer de dispersion” et “le circonscrire clairement”. Parallèlement, l’ancien recteur demande de “relâcher progressivement les contraintes dans les zones ‘vertes’ à l’échelon communal, tout en maintenant la vigilance et un testing régulier et massif”.
Le journaliste Jean Quatremer partage également cet avis. “Comme on teste plus, on découvre plus de cas. La panique actuelle est proprement sidérante”, a-t-il écrit.